
Le mercredi 5 mars 2025, nous avons visité l’incinérateur de Rillieux-la-Pape où nos déchets ménagers vont, pour être brûlés.
À savoir qu’actuellement, deux solutions existent pour gérer nos déchets de la poubelle grise : ils sont soit enterrés soit incinérés. Cette visite nous a permis de voir les “avantages” et les inconvénients de la gestion des déchets par l’incinération.
La Métropole de Lyon possède deux incinérateurs (celui de Gerland et celui de Rillieux-la-Pape) qui traitent environ 400 000 tonnes de déchets par an. Celui que nous avons visité traite environ 150 000 tonnes par an.
De nombreux camions arrivent tout au long de la journée pour amener les déchets. Ces camions sont pesés, identifiés et une recherche d’éléments radioactifs est effectuée. Aucun tri du contenu du camion n’est effectué, ce qui veut dire que si il y a des déchets inadaptés (comme une bonbonne de gaz), cela peut provoquer des dégâts lors de l’incinération.
L’incinérateur est composé de deux fours chaudières. Deux grappins prennent les déchets entreposés et les mettent dans les fours. Tout l’incinérateur est en fonctionnement permanent et brûle environ 10 tonnes par heure. Une quarantaine de personnes travaille sur le site.
Grâce à l’incinération et surtout aux chaudières qui produisent de la vapeur d’eau, de l’énergie est produite. Ce qui permet à l’incinérateur d’être autonome à 98% (grâce à la récupération de 50% de l’énergie produite par et pour lui). Les 50% restants permettent de chauffer plusieurs villes de la métropole de Lyon et chauffent jusqu’à l’hôpital de la Croix Rousse.
Les fours produisent de la fumée qui doit être traitée pour diminuer sa toxicité. 2/3 de l’infrastructure de l’usine sont consacrés au traitement de ces fumées.
Ce traitement passe par différentes étapes : électrofiltres, bain acide et bain basique, lavages à l’eau (potable = 120 000 m3 utilisés en 2023), décanteur, filtres à sable… Ce traitement utilise des produits très toxiques comme le mercure et crée des déchets : cendres, mâchefers mais aussi des gâteaux qui sont des déchets ultimes, toxiques. Ceux-ci vont être cimentés et enfouis dans des zones spécifiques à ce genre de déchets.
Les déchets qui sont brûlés proviennent de différents endroits : directement de nos poubelles, des encombrants broyés de la déchetterie mais aussi des déchets refusés dans les centres de tri (10% de la totalité des déchets réceptionnés).
À savoir que depuis l’obligation de gestion des biodéchets et la majoration du tri, les incinérateurs ont vu leur volume de déchets diminué, ce qui leur permet d’élargir leur zone de récupération des déchets ménagers. De plus, les poubelles contiennent moins de biodéchets donc moins de déchets humides, le brûlage est plus efficace et moins énergivore.
Tous ces équipements nécessitent un entretien, des renouvellements de matériel, de la modernisation (pour le traitement des déchets mais aussi pour l’amélioration du traitement des fumées), ce qui explique en partie l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
La conclusion de cette visite nous montre que l’incinération est peut être actuellement la solution la moins pire pour la gestion de nos déchets non recyclables (principalement par le fait qu’elle permet la production d’énergie) mais qu’elle présente plusieurs limites et défauts (pollution par les fumées et les déchets ultimes, utilisation de nombreux litres d’eau potable, une partie de l’énergie ne sert qu’à faire fonctionner l’usine…).
Ainsi, nous reprenons notre adage : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas.
En limitant nos déchets, nous limitons toute la logistique de traitement de ces déchets qui pollue aussi énormément.




